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The Pan African Music Magazine
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FEMUA : en avant pour la douzième édition !

Le 12ème FEMUA – Festival des musiques urbaines d’Anoumabo s’ouvre demain à Abidjan. D’année en année, cet événement original qui mêle concerts, débats et actions sociales ne fait que grandir, au point de devenir une référence.

photo à la une : V. Cagnolari

Il en est coulé, de l’eau sous le pont Henri Konan Bédié depuis la création du FEMUA en 2008. D’ailleurs, ledit pont qui relie la commune de Marcory à la Riviera, de l’autre côté de la lagune, n’existait même pas. Le pays était dohi, comme on dit en nouchi, tombé bien bas. La crise économique et sociale s’était installée depuis 2002, et il fallait de l’audace pour se lancer, alors, dans la création d’un festival au cœur d’un quartier populaire dont la presse ne parlait le plus souvent que dans la rubrique « faits divers ». C’est pourtant ce que firent les quatre membres du groupe Magic System.
Les deux premiers – A’Salfo et Manadja – avaient grandi dans le quartier, et les deux autres – Tino et Goudé – les y avaient rejoints quand ils débutèrent dans la musique. C’est à Anoumabo qu’ils installèrent leur QG. Huit ans après la sortie de Premier Gaou qui allait les propulsa en Afrique puis en Europe sur les routes du succès, A’Salfo avait envie de rendre au quartier ce qu’Anoumabo lui avait donné. Permettre aux habitants de voir gratuitement des concerts, et pourquoi pas, un jour, des grandes stars qu’on ne pouvait voir qu’à la télé. L’affaire a commencé simplement, avec les Magiciens sur une petite scène et quelques amis venus jouer pour les soutenir. Mais déjà, au delà du bon moment d’enjaillement, il y avait cette envie de laisser une trace, quelque chose de concret. La première édition, modeste, permit d’offrir des nouveaux maillots de foot aux équipes du quartier. Mais A’Salfo, chanteur et leader du groupe, voyait beaucoup plus grand.

A’salfo sur scène, en 2018 © V.Cagnolari

Onze ans plus tard, le FEMUA n’a pas fait que grandir, il a explosé. Il s’est imposé comme le plus gros événement musical d’Afrique de l’Ouest, continuant d’offrir des concerts géants et gratuits. Plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais s’y pressent chaque soir, sur la pelouse de l’INJS, un centre sportif qui jouxte Anoumabo où depuis 2018 le FEMUA s’est installé, le quartier d’Anoumabo – un village dans la ville – ne pouvant plus contenir des foules toujours plus nombreuses. On se souvient du concert de Tiken Jah Fakoly en 2017, où il avait fallu que les Magiciens fassent preuve de toute leur autorité et de leur humour pour éviter que les mouvements de foule ne gâtent la fête. Elle avait été belle.
N’empêche, cela les a décidés de poursuivre la croissance du festival dans un lieu qui s’y prêtait mieux. Cette année, sur la grande scène du festival, on pourra voir Oumou Sangaré, Femi Kuti, Kaaris, Yvan Buravan (prix RFI 2018), ou encore les Congolais d’Extra Musica. Voilà quelques pointures venues d’ailleurs, qui alterneront sur scène avec des artistes ivoiriens tels que Chantal Taiba, Mulukuku DJ, Molière, Allah Thérèse ou DJ Kerozen. Là encore, la liste n’est pas exhaustive.

Et cette année encore, certains de ces artistes joueront loin d’Abidjan, dans une autre ville de Côte d’Ivoire – car le FEMUA a pris l’habitude de se délocaliser pour son jour de clôture dans une ville de province. Après Korhogo l’an dernier, cette année ce sera Gagnoa, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire.

Surtout, à mesure que le festival grandissait, les actions sociales qui l’accompagnaient aussi. C’est ainsi que plusieurs écoles publiques « Magic System », financées par la Fondation Magic System sont sorties de terre. Grâce aux partenaires du festival, Anoumabo a ainsi bénéficié d’une nouvelle école primaire, d’une école maternelle, mais parce que l’ambition du groupe ne concerne plus seulement le village où il a vu le jour, la ville de Séguela a également inauguré l’an dernier une nouvelle école, tout comme Bangolo avant elle. L’été dernier, quatre nouvelles écoles étaient en cours de construction (Odienné, Bayékou Bassi, Abidjan-Riviera et Bondoukou)… sans compter une maternité déjà ouverte à Loulo, à la frontière malienne, et des bibliothèques qui à terme viendront se greffer aux écoles existantes. Bref, avec le FEMUA, Magic System construit, et investit sur le domaine le plus précieux pour l’avenir de la jeunesse, l’éducation.

Le FEMUA Kids, mercredi 24 avril, est également dédié aux enfants qui pourront cette année encore profiter des attractions, ateliers et concerts qui leur sont réservés dans le village d’Anoumabo. Enjaillement donc, actions sociales, mais aussi réflexion : des centaines de jeunes participeront au Carrefour jeunesse, et à ses débats centrés cette année sur le thème : Genre et Développement. Il y sera question de la place des femmes dans la société.
PAM vous fera vivre le FEMUA et rencontrer certains des artistes présents sur le festival. Comme disait DJ Lewis, l’un des coupeurs-décaleurs en vogue il y a quelques années, « affaire à suivre ».

Lire ensuite : Beth et Patricia Carvalho, la musique en héritage

FEMUA 12 programme

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