Maître des percussions, éducateur et fervent panafricaniste, Olatunji a influencé à peu près tout le monde aux États-Unis où il a élu domicile, de John Coltrane à Spike Lee, tandis qu’en Europe, c’est un autre grand artiste, Serge Gainsbourg, qui a « emprunté » les rythmes de Babatunde pour son album Gainsbourg Percussions, sorti en 1964. Dans son autobiographie publiée à titre posthume, le percussionniste explique que l’art du tambour est « une sorte de trinité très spéciale » constituée de l’esprit de l’arbre dans lequel le fût est taillé, de la force vitale de l’animal dont le cuir devient la peau du tambour, et du propre esprit de celui qui le frappe. Trois éléments qui, ensemble, produisent « une force irrésistible » et fournissent « l’équilibre qui confère au tambour son pouvoir de guérison ». Revenons sur la vie de Olatunji en une trinité d’actes, comme autant d’hommages rendus à l’artiste.