La manifestation qui offre un tremplin de visibilité aux groupes d’Afrique et du Cap-Vert débute aujourd’hui à Praia, la capitale du pays. On vous en rendra compte dans les prochains jours. En attendant, découvrez le programme !
Dans la vieille ville de Praia, où siège l’ancien quartier colonial du Plateau, l’Atlantic Music Expo s’est peu à peu imposée depuis six éditions comme un carrefour majeur de la diffusion des musiques actuelles des rives de la Méditerranée (Afrique-Amérique & Caraïbe-Europe). C’était déjà sous ces auspices que s’est peuplé l’archipel, dès la fin du 15e siècle, quand les Portugais en firent le premier marché aux esclaves arrachés au continent, avant la traversée de l’Atlantique. Très tôt donc, le Cap-Vert et en particulier l’île de Santiago, furent des laboratoires de la créolisation qui essaimerait aux trois pointes du triangle atlantique.
Ses jours battent au rythme des show cases et des conférences ou débats auxquels assistent des professionnels venus de partout (30 pays étaient représentés l’an dernier), et ses nuits s’allongent en suivant le tempo des concerts gratuits, que bien des artistes émergents – du Cap Vert et d’ailleurs- utilisent comme tremplin pour se faire connaître. Tous espèrent y nouer des contacts synonymes de futures tournées.
Cette année, du 8 au 11 avril, se relaieront sur les scènes du festival des musiciens venus bien sur du Cap Vert (les artistes locaux comptent pour la moitié de la programmation), parmi lesquels Nancy Vieira ou Neuza, qui se sont déjà fait un nom à l’étranger, mais aussi des talents –souvents jeunes- qui ne demandent qu’à franchir les frontières du pays. Tous les styles y sont représentés, du hip-hop au RnB en passant par les typiques mornas et coladeiras capverdiennes (représentées entre autres par le duo mère-fille Beth & Patricia), ou encore l’électro (avec DJ Streladuh).
Quant aux artistes qui viennent d’ailleurs, on aura le plaisir de retrouver parmi eux le duo franco-sénégalais Guiss-Guiss Bou Bess et son électro-sabar, mais aussi la rockeuse malgache Kristell. Côté découvertes, Lucia de Carvalho (Angola), Cris Pereira (Brésil) ou Basheer (Egypte), et une attention particulière au groupe Os continuadores (« les continuateurs ») qui porte le nom d’un mouvement de jeunesse créé par Samora Machel, le premier président mozambicain. Un projet inédit formé par Tiago Correia-Paulo, un des anciens du groupe Tumi & the Volume, et son compatrioate mozambicain Ailton José Matavela. Tous deux ont forgé une performance qui explore avec nostalgie l’enthousiasme des premières années de l’indépendance du pays, au milieu des années 70. Complété par des projections vidéo, ce concert-hommage a été joué pour la première fois en 2018 à l’Institut franco-mozambicain de Maputo. On sera aussi curieux de voir sur scène le percussionniste et multi-instrumentiste sénégalais Mohamadou Koaté que l’on a pu voir aux côtés de l’Art Ensemble of Chicago.
Bref, de quoi se raffraîchir les oreilles et vous raconter quelques histoires, bientôt sur PAM.
Tout le programme à retrouver ici