La chanteuse, pilier féminin du groupe Kassav, fête cette année ses 40 années de carrière. Rare en solo, elle sera sur la scène de la Cigale, à Paris, ce samedi 16 juin.
C’est avec le groupe Kassav qu’elle se fait d’abord connaître, au moment où celui-ci, après avoir conquis les Antilles, explose en France puis dans le reste du monde, avec sa façon inédite de réinterpréter le patrimoine antillais bientôt baptisé « zouk ». Puis, parce que Kassav fonctionne comme un collectif qui alterne les sorties de ses disques avec celles des projets personnels des membres du groupe, elle enregistre en 1986 son premier album « Siwo », qui fait un tabac et reçoit un double disque d’or. Jamais chanteuse originaire des Antilles françaises n’aura connu un tel succès. Bref, elle devient une figure incontournable.
Elle en publiera trois autres. À son rythme, tant les tournées du groupe Kassav l’accaparent. Tout comme les multiples concerts et participations sur des titres en faveur de causes humanitaires – notamment après le séisme qui a frappé Haïti en 2010.
Sur scène, en solo, ses apparitions sont fort rares.
Celle qui aurait dû – c’est ce que croyaient ses parents — devenir pharmacienne nous a raconté comment elle a quitté les études pour se lancer, sans l’avoir prémédité, dans la musique. Comment elle s’est retrouvée, peu après, six mois en Jamaïque pour travailler avec Lee Scratch Perry et Thirld World, et bien sûr comment elle a démarré avec Kassav. L’occasion aussi d’évoquer avec elle comment le zouk – le sien ou celui de Kassav (qu’on appelle zouk-rétro aujourd’hui aux Antilles), a trop longtemps été compris hors des Antilles comme une efficace musique festive, sans autre enjeu que de faire danser les foules. C’était se tromper sur toute la charge culturelle – et partant aussi politique des textes, qui avec la force du créole peuvent dire beaucoup en peu de mots.
Jocelyne Béroard sera bientôt notre invitée.
En attendant, si vous êtes à Paris, allez la voir sur scène à la Cigale le 16 juin.
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Photographie : Nicky Mariette