C’était en 1977, Alain Bongo (qui ne s’appelait pas encore Ali ben Bongo) enregistrait un album entier plutôt funky, dont le titre phare était arrangé par Fred Wesley et d’autres compagnons de route de James Brown. C’est qu’Alain-Ali aimait le show.
Trois ans plus tard, rentré au Gabon, il entamait son ascension politique dans l’ombre protectrice de son père, Omar. Député, ministre des affaires étrangères puis ministre de la défense, il succède à son père en 2009, après avoir fait campagne sous le nom d’Ali 9, ali neuf, autrement dit : a brand new man. A cette occasion, il s’était invité sur la scène du Gabao, le grand festival hip-hop de Libreville. La vidéo est à regarder en entier.
Arrivé à la présidence après des élections contestées, qui entraînèrent (déjà) des violences à Port-Gentil, la capitale économique du pays, Ali Bongo allait se montrer moins chaud pour les planches. Mais, il faut le dire, la famille Bongo a toujours aimé la musique, et s’est souvent attachée le concours des musciens. Combien de chanteurs – on imagine bien rémunérés- ont chanté son nom à l’approche d’élections pourtant gagnées d’avance ? Ce fut le cas de Gérard La Viny, auteur de la chanson « Albert Bernard Bongo, c’est le président qu’il nous faut » … et aussi de « la Biguine à Giscard ».
La mère d’Ali, Patience Dabany, est elle-même chanteuse et quant à la sœur, Pascaline, qui longtemps dirigea le cabinet du papa, elle fut la première à faire venir Bob Marley et les Wailers en Afrique, en 1979, pour chanter dans un gala d’anniversaire de papa Omar (que B. Marley ne connaissait pas).
Les idées professées par Marley ne correspondaient pas tout à fait à celles du président gabonais, celui-ci avait donc mandaté son fils pour le recevoir en son nom. Il était déjà en pôle-position.
Plus récemment, en 2006, Pascaline Bongo a aussi invité Jay-Z avec lequel elle pose ici.
On reviendra sans doute un jour plus longuement sur la place de la musique dans le parcours de la dynastie Bongo. Mais, à la lumière des derniers événements, on est en droit de se dire que les descendants d’Omar auraient peut-être dû se contenter du show… au lieu de lui préférer le biz.
En guise de conclusion de ce petit post circonstanciel, une chanson du rappeur Lord Ekomy Ndong (du groupe Movaizhaleine). Composée à l’approche des élections du 30 août 2009, elle est toujours d’actualité.