Tout droit surgi de la scène underground de Tokyo, le combo japonais Ajate s’approprie les rythmes africains pour les insérer entre les lignes de la musique traditionnelle locale avec une agilité déconcertante.
Formé en 2011 par Junichiro « John » Imaeda, Ajate est un crew composé de dix musiciens japonais qui s’amusent à mélanger des grooves largement inspirés de la culture musicale africaine avec la musique traditionnelle des festivals japonais, appelée Ohayashi. Dans ce nouvel EP annonciateur d’un troisième album prévu pour la fin de l’année 2019, ils s’associent aux Nantais de NY.KO, eux aussi bercés par le funk et l’afrobeat de Lagos. Ensemble, ils proposent deux morceaux fusionnels joyeusement riches avec d’un côté « Mammamelie », évidente invitation à la fête, et de l’autre « With regularity », pièce afrobeat funky de huit minutes qui prend son temps pour raconter son histoire et laisser les musiciens s’exprimer.
Comme si le cœur d’un MacGyver fan de Fela battait dans sa poitrine, le leader John Imaeda pense et fabrique ses propres instruments avec ce matériau noble qu’est le bambou, en complément de l’utilisation des percussions japonaises. Il invente alors le Jahte, espèce de balafon DIY doté sur chaque touche d’un mini-micro connecté à un préamplificateur destiné à alourdir la texture pour donner plus de consistance à une sonorité naturelle déjà organique. Autre exemple, le Piechiku utilise les cordes d’un instrument traditionnel local en s’inspirant largement du Ngoni d’Afrique de l’Ouest. En ajoutant des effets et autres pédales wah-wah à ses créations originales, Imaeda semble ouvrir un champ de possibilités infini pour lui et ses neuf camarades de scène, ce qui promet un prochain album atypique à souhait.
Revisité par le français Deheb avec deux remixes à tendance house, cet EP est un réel cocktail afro-nippon euphorisant, à tel point qu’on en oublie sur quel continent on se trouve en fermant les yeux…
L’EP sera disponible à partir du 24 mai 2019. Commandez-le sur la page Bandcamp du groupe.