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The Pan African Music Magazine
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5 classiques du Sénégal des années 80

Nous avons demandé à notre correspondant à Dakar, Amadou Bator Dieng, de choisir cinq tubes emblématiques des années 80 au Sénégal.

L’exercice est difficile, tant les titres qui pourraient y figurer sont nombreux. Voici sa sélection.

Super Diamono
Diaraf (Jaraaf)
1982

Morceau culte du légendaire Omar Pene avec l’orchestre Super Diamono, Jaraaf est un hymne dédié à la mythique équipe de football qui a tant brillé dans le championnat du Sénégal. Il a fait danser toute une génération et n’a pris aucune ride. Le groupe en a même enregistré plusieurs versions toutes aussi entraînantes les unes que les autres. Ce morceau rappelle également l’époque où la rivalité entre le Jaraaf et la Jeanne d’Arc de Dakar (J.A), autre club fanion de la capitale, était à son sommet. Omar Pene, grand fan du Jaraaf mais dakarois avant tout, consacrera quelques années plus tard un morceau tout aussi original au club rival, mais c’est bien Jaraaf qui des deux est resté indéboulonnable. Sur le même album figure aussi le sublime « Jigeenu Ndakarou », signé Ismael Lo. Mais bon, il fallait bien n’en choisir qu’un…


Touré Kunda
Salya
1982

Titre phare de l’album Amadou Tilo, « Salya » a marqué de son empreinte les années 80. À tous les concerts du groupe Touré Kunda, les mélomanes attendaient avec impatience le fameux morceau. Une version live magistrale est reprise dans l’album Paris-Ziguinchor sortie en 1983. Groupe regroupant des musiciens venus de divers horizons, français, antillais et africains, Touré Kunda reste avec le Xalam l’un des grands groupes des années 80 au Sénégal. Les frères Touré, venus de Casamance, symbolisent assez bien avec Kassav, l’époque où naissait la « World music ».

Écoutez la version studio ici.


Xalam
Walyane
1987

Le lead vocal historique du Xalam, Brams Coundoul étale tout son talent dans ce titre. Une balade d’une douceur exquise, qui raconte l’exil d’hommes et des femmes à la recherche d’un meilleur épanouissement ou d’une dignité perdue à cause de la pauvreté, du chômage et de la précarité. Si « Waliyane » était écrit en 2018, on serait tenté de dire que son auteur est inspiré par l’actualité autour des migrants, économiques, politiques, climatiques et religieux, mais le titre a été écrit au milieu des années 80 à Paris. C’est dans cette ville que le Xalam, avant-gardiste, s’était réfugié quelques années auparavant pour fuir leur pays natal où leur musique n’était pas comprise. L’idée était aussi d’aller en France pour mieux « labourer » leur musique et la partager avec le reste du monde. Le jeune homme d’alors (Brams) et ses compagnons, face à l’exil et ses contraintes que sont la solitude et la fragilité, ont pondu « Waliyane » (album Xarit) afin de raconter leurs blues mais aussi leur espoir. L’espoir d’un retour triomphal au pays natal lorsque les jours heureux arriveraient. Pour le Xalam, les jours heureux furent ceux où ils enchaînèrent les concerts dans le monde entier, jusqu’au milieu des années 90. Ensuite, il y eut des hauts et des bas, le groupe même finit par se disloquer avant de renaître de ses cendres en 2008, et bien sûr, on aurait aussi pu faire figurer dans cette sélection le merveilleux tube « Doley » signé Souleymane Faye, paru en 1985.


Pape Djiby Ba
Balya
1988

Ancien du groupe N’Gewel International de Dakar, du Number One et du Star Band, Pape Djiby Ba enregistre en 1988 un album solo dénommé Takku Liguey (Se mettre au travail) dans lequel figure le titre « Balya ». « Occupe-toi de ta famille, raffermis les liens familiaux. Ils seront ton réconfort pendant les moments difficiles » dit-il entre autres. Le morceau accroche et le public suit. Voix de rossignol, Pape Djiby Ba signe avec cette chanson un des plus beaux succès des années 80. Accompagné de l’imprenable guitariste aujourd’hui disparu Cheikh Tidiane Tall, Robert Lahoud (guitares) Thierno Koité au saxophone et Thio Mbaye aux percussions (une pléiade de grands noms de la musique sénégalaise), Pape Djiby Ba sert dans « Balya » un mbalakh remarquablement bien travaillé avec des envolés dont lui seul a le secret.


Youssou Ndour
Set
1990

Chanson très populaire dès sa sortie, « Set » (propre dans l’environnement, sainteté de corps et d’esprit) va accompagner le fameux mouvement des jeunes sénégalais qui consistait à l’époque, à embellir la capitale et les villes du pays. On l’a appelé l’opération Set-Setal. La « génération Set » a fait montre à l’époque d’un engagement important en faveur de sa cité et de son cadre de vie dans un contexte sénégalais marqué par des restrictions budgétaires monstrueuses, conséquences des fameux plans d’ajustements structurels. Ils provoquèrent des crises multiples (chômage & précarité), suite au retrait de l’État des secteurs névralgiques comme l’agriculture, l’industrie ou encore la culture. Musicalement très dansant, avec des percussions terribles de Mbaye Dieye Faye et la guitare de Jimi Mbaye, elle n’en cache pas pour autant un message profond et toujours d’actualité. Une jeunesse debout peut se prendre en charge et agir là où l’État faillit. Même si la chanson au départ n’avait pas pour ambition de lancer ce vaste mouvement de Set Setal, elle lui a servi de cri de ralliement.

Écoutez la version studio ici.

Lire ensuite : 5 classiques de la musique sénégalaise des années 70

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