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The Pan African Music Magazine
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Kora Jazz Trio : un voyage au bout des émotions

Kora Jazz Trio Part IV

Depuis 2003, le groupe Kora Trio Jazz s’est fait connaître partout dans le monde en donnant aux instruments africains, et notamment la Kora, toute leur place dans le jazz. Leur nouvel album continue l’aventure.

C’est un des trios les plus magiques de la scène musicale. Entre traditions africaines et sonorités occidentales, il ne cesse de surprendre par sa créativité et son originalité. Piano, percussions et Kora qui le composent font voyager le mélomane à travers le monde pour lui faire découvrir une musique d’une richesse inouïe. Le Kora Jazz Trio, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sort un nouvel album intitulé Part IV. C’est un retour aux sources. En effet, après trois albums (Part I, II & III), Kora Jazz Trio s’était transformé en 2011 en Kora Jazz Band accueillant plusieurs invités de marques dont Manu Dibango, Andy Narell, Ousmane Kouyaté pour ne citer que ceux-là. De cette formule naîtront deux magnifiques albums Kora Jazz Band- invités en 2011 et Back To Africa-Invités en 2014. Le fameux trio revient aujourd’hui à ses origines si on peut dire en nous présentant Part IV. A la baguette de ce formidable projet, toujours et encore le pianiste et virtuose sénégalais Abdoulaye Diabaté qui nous a fait l’honneur de nous faire découvrir en exclusivité avant sa sortie, le fruit de leur dur labeur.

Disons-le tout de suite, Abdoulaye Diabaté au piano, Moussa Sissokho aux percussions et Cherif Soumano à la Kora, nous servent un Kora Jazz pur jus.

Moussa Sissokho

Moussa Sissokho

Dernier instrumentiste à rejoindre le Trio, Cherif Soumano (Dee Dee Bridgewater, Sébastien Giniaux, Eric Longsworth, Tiken Jah Fakoly etc.), est sorti de la fameuse école de Bamako dirigée par le maître Toumani Diabaté. Cherif a plus que fait tenir le rang : il est monstrueux. Sa prestation sur le titre « Djanffa » est d’une justesse et d’une beauté rare. Que dire de son jeu sur « Via Con Me », une reprise de Paolo Conte, si ce n’est que c’est une simple merveille.

« Cherif est un jeune koriste, une valeur montante. Quand on sort de l’école de Toumani Diabaté, Maître koriste qu’on ne présente plus, on ne peut qu’être bon. Il est de la même génération que Sidiki Diabaté (ndlr : le fils de Toumani). Je peux même dire qu’ils sont frères ! Alors disons qu’il a été à la bonne école”, raconte Abdoulaye Diabaté, fier de sa nouvelle trouvaille. Après le décès de l’inaccessible Soriba Kouyaté en 2010, le Kora Jazz Trio tient en Cherif Soumano un koriste d’avenir. « Pour remplacer Soriba Kouyaté, qui est le maître absolu de la Kora, il faut être super bon. Soriba Kouyaté – paix à son âme – était en fusion avec moi puisqu’on avait commencé ensemble alors que je dirigeais l’orchestre national du Sénégal et on s’amusait sur des thèmes jazz, notamment Charlie Parker. Sa disparition est une grande perte pour le groupe et pour la musique en général » se souvient avec émotion Abdoulaye Diabaté.

Les 11 titres du Part IV sont tous d’une subtilité et d’une inventivité rarement égalée, toujours à la recherche de cette fusion des sonorité traditionnelles africaines et celles occidentales, comme le rappelle si bien Abdoulaye Diabaté : « Le folklore africain est la base du groupe et sa force est d’être dans l’univers du jazz, qui n’est pas seulement américain, et d’en jouer à travers nos instruments traditionnels comme la Kora et le balafon. Cet album s’inscrit dans cette direction ».

À propos de balafon, nous vous recommandons les solos d’Adama Condé dans le titre « Siragnan-Fain ». Un délice.

Abdoulaye Diabate

Abdoulaye Diabate

Pour réussir ce mariage, entre les cultures, le Kora Jazz Trio a pu s’appuyer également sur l’apport du contrebassiste Manuel Marchez, du timbaliste colombien Boris Calceido et d’Éric Legnini à la réalisation. Part IV, c’est aussi un hommage à la cap-verdienne Cesária Évora dont la chanson « Saudade » est reprise de manière formidable par le Trio. Il n’y a pas certes la voix unique de la diva, mais le piano vous berce de fort belle manière. Pour le chant, il faut écouter « Fayda » interprété par le génial Woz Kaly en grande forme et au timbre de voix toujours aussi captivant. Il est difficile de retenir un titre-phare dans l’album tant tous sont magnifiques et spéciaux. On y retrouve de la Morna, de la musique mandingue ou encore du Hard-Bob des années 50… Finalement, attendre quatre ans pour revoir le Kora Jazz, cela en valait bien la peine.

« Nous avons pris notre temps sur cet album puis qu’on revenait à la formule des Parts. Il faut prendre son temps quand on veut faire de bonnes choses. Ensuite, la formule Trio demande beaucoup plus de réflexions en ce qui concerne la conception et le choix des œuvres » explique Abdoulaye Diabaté qui a composé l’essentiel des titres à Dakar. « Dès que J’avais un peu de temps je venais à Dakar, je me faisais installer un piano dans mon appartement et je passais pratiquement toute la journée à écrire les arrangements » poursuit le maitre pianiste.

Courrez-vite chez le disquaire le 16 février prochain date de la sortie officielle de ce nouvel album signé Kora Jazz Trio. Le groupe sera le 15 mars 2018 au New Morning à Paris. En attendant la grande tournée qui les conduira un peu partout à travers le monde, avec bien évidemment des étapes attendues en Afrique, Part IV vous fera voyager et vous procurera des émotions d’une rare intensité…

Lire ensuite : Regard sur le passé : quand le Bembeya Jazz chantait l’épopée du résistant Samory Touré

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