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The Pan African Music Magazine
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40 ans après, Gilberto Gil revisite son album Refavela

Au Festival des Suds, à Arles, nous avons rencontré la légende de la musique populaire brésilienne qui revisitait – avec son fils Bem et des amis – son album Refavela enregistré il y a quarante ans, alors qu’il rentrait d’Afrique.


Pourquoi cet album, Refavela et pas un autre de votre discographie ?

C’est une idée de mon fils (NDLR Bem Gil). Il joue de la guitare, il compose. Il s’intéresse beaucoup à la musique. C’est un élément central de sa vie.

Il pense que cet album a eu un effet sur sa génération. Il a 33 ans, et il pensait que c’était bien de faire un hommage à ce disque. Pour différentes raisons : pour les sonorités et la relation avec l’Afrique. Je pense que cette relation est très importante pour la culture et la civilisation brésilienne.

Il m’a invité à en faire partie (rires).


Quels sont vos souvenirs du FESTAC, le Festival des arts et cultures noires de Lagos auquel vous avez participé en 1977, juste avant de composer Refavela ?

Le FESTAC c’était une grande fête. Avec presque 50 000 personnes qui représentaient différents pays d’Afrique et de la diaspora. C’était magnifique ! Un mois entier, on était ensemble, réunis pour chanter, jouer, danser, fêter, exposer nos idées politiques… 

Après, j‘ai eu l’idée de faire l’album pour rendre hommage à tous ceux qui étaient à ce festival.

J’y ai rencontré King Sunny Ade et, pour la 1re fois, le tout jeune Stevie Wonder. C’était bien avant qu’il ne soit connu et rencontre le succès que l’on sait. Fela aussi. Presque tous les soirs, il y avait une fête au Shrine avec la mama, les épouses, les fils et les invités qui arrivaient de partout pour partager avec lui la musique et la résistance.

L’atmosphère était très agréable. D’une grande intensité, et riche en émotions. J’étais déjà beaucoup intéressé par les origines africaines du Brésil. Cette occasion m’a offert l’opportunité de consolider ce sentiment, de partir de ce sentiment pour faire quelque chose en plus.

Le titre de l’album signifie ça, ce « plus » — là : en fait, une prise de conscience.

© Stéphane Barbier


Refavela
 : c’était pour (re) — construire ce lien avec l’Afrique ?

Oui, mais il y avait d’abord une dimension physique. Car l’endroit où tous les artistes étaient logés (au FESTAC), c’était une construction moderne, comme celles que le gouvernement construisait pour les pauvres au Brésil, et qui étaient très à la mode à cette époque.

C’est ce qui m’a donné l’idée de faire la comparaison entre la situation africaine, sa pauvreté, le rôle de l’État qui essaye d’aider la population, et la situation brésilienne qui était un peu pareil.

Le titre « Refavela » a donc aussi ce côté sociologique.


Il y avait aussi une dimension spirituelle dans l’album ?

Oui, quand je parle d’une civilisation brésilienne influencée par l’Afrique, la religion y est une chose centrale. La religion yoruba a occupé un espace extraordinaire dans la vie du Brésil, surtout à Bahia, mélangée avec la chrétienté catholique ou protestante.


Pour ce concert autour de Refavela, que vous avez déjà joué à Vienne, des « Amigos » seront avec vous sur scène ?

Mon fils les a choisis. Ils ont tous un peu près le même âge que lui. Pour moi, ils sont comme mes enfants (NDLR Mayra Andrade, Chiara Civella, Mestrinho)

Lire ensuite : L’Afrique au 23e Festival des Suds à Arles

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