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The Pan African Music Magazine
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Anthony Joseph : « J'espère créer un pont entre Trinidad et l'Europe »

Enregistré sur son île natale de Trinidad, ce 7ème album studio est un retour aux sources pour Anthony Joseph. People Of The Sun est un hommage à Port of Spain (POS), ce port bouillonnant, lieu de rencontre de nombreuses cultures et porte ouverte sur l’Amérique du sud. Rencontre.

Photographies de Marlon James

Concours : Anthony Joseph sera en concert le jeudi 16 mai au New Morning à Paris. Gagnez vos places en envoyant votre nom avec ‘Anthony Joseph’ en objet à [email protected]


Bonjour Anthony, 7 albums en moins de 12 ans, plus des livres, tu es un peu comme James Brown, « the hardest working man in show business » !

Haaa c’est vrai que je travaille dur, mais j’ai de la chance. D’une part, j’en vis, c’est mon métier ! Ça me prend du temps, mais c’est mon truc. Et j’ai la chance d’avoir une bonne équipe autour de moi, un bon label (Heavenly Sweetness) qui me permet de sortir un album tous les 2 ans. C’est un bon rythme, régulier. J’essaye juste de faire du bon travail !!


L’album précédent était consacré à la musique des Caraïbes, mais celui-ci est vraiment dédié à Trinidad. Est-ce que c’est une suite logique ?

Oui, carrément. C’est L’ALBUM !! Celui dont je rêvais depuis le début. J’ai toujours souhaité enregistré à Trinidad, mais j’avais besoin de temps, de faire des albums en Europe au préalable, d’expérimenter, trouver ma voix avant de revenir à la maison, sur mon ile natale. J’avais besoin de mieux me connaitre, et là c’est bon j’étais prêt ! C’est vraiment un rêve qui a pu se réaliser grâce au soutien de mon label.


Qu’est ce que ça fait d’enregistrer avec des artistes qu’on a écoutés en boucle plus jeune ?

C’est génial et à la fois naturel. Quand tu écoutes un artiste toute ta vie (depuis les années 80), que tu connais tous ses albums et que finalement tu le rencontres, c’est comme si tu le connaissais déjà bien. J’ai rencontré Brother Resistance, qui était vraiment un modèle pour moi et bien il était exactement comme j’imaginais qu’il soit. Exactement comme dans sa musique.

Tous les musiciens présents sur mon album sont des héros, mais aussi des gens ouvert et humble. En tant que trinadiens, on est du même mouvement, de la même famille !!


Est-ce qu’il y a un artiste qui t’a plus impressionné que les autres ?

Mais tous !! (rires). Principalement Ella Andall… c’est une icône, une prêtresse, une femme vraiment spirituelle.

Je ne l’avais jamais rencontré avec le studio (j’avais rencontré les autres au préalable) et elle a été vraiment difficile a amener dans le projet. Beaucoup de mails, d’appels téléphoniques.

Je me souviens de l’avoir vu en concert en 1978 et elle était déjà magnifique. En studio, c’était vraiment spécial, elle est vraiment spéciale. Elle est arrivée et ne voulais plus partir du studio, elle voulait enregistrer encore et encore. Elle est vraiment incroyable !!


Vous avez choisi de travailler avec un producteur pour tout l’album, le saxophoniste Jason Yarde. Pourquoi ce choix ?

Jason est de Guyana, à côté de Trinidad, donc il connait bien cette musique. Je l’ai rencontré il y a longtemps. C’est le meilleur musicien avec qui j’ai eu la chance de travailler en Angleterre. Il compose, arrange, joue du sax, voir de 2 saxophones ! C’est pas le meilleur au monde, mais pour moi il avait toutes les qualités naturelles que je cherchais et en plus c’est facile de travailler avec lui. Nos personnalités se marient bien et c’est une personne formidable. Et en tant que caraïbéens il comprend complètement la musique de Trinidad.


La musique de Trinidad est devenue très à la mode chez les Diggers, les DJs et les amateurs de musiques dites « tropicales », que penses-tu de ce phénomène ?

Haaa c’est difficile de répondre… (rires). Oui je vais cette tendance branchée, ces DJ parcourant le monde pour trouver des vinyles oubliés, de la nouvelle musique pour eux, c’est super, cela fait (re) découvrir des musiques oubliées ou inconnues et c’est ce que les gens cherchent aussi. Mais ça peut être à double tranchant, ça peut devenir une sorte de nouveau colonialisme si ce n’est pas fait dans le respect de la musique et des  musiciens originaux. Ça peut tourner à l’exploitation !

Plus globalement, je vois que pour le Calypso, plus de gens s’y intéressent, regardez le succès de Calypso Rose, c’est génial. Il y a plusieurs années j’avais fait des mixes de calypso pour le site français ParisDJs, j’ai aussi aidé à ma petite échelle à propager la bonne parole.


Comme est la scène musicale actuelle à Trinidad ?

Trinidad est vraiment axé sur le Calypso et la Soca. Cette île a ce son, cette saveur ! Il y a une petite scène électronique, mais les musiciens aiment Trinidad, ils aiment leur musique, ils en connaissent la puissance. Donc les jeunes musiciens font des choses nouvelles, mais avec respect pour le calypso ou la Soca, par exemple le chanteur de R’n’B John John Francis qui est sur l’album.

Enfin, pour chaque carnaval, chaque année en février, des centaines de nouveaux morceaux sont enregistrés spécialement pour cet événement. Ça crée une dynamique unique.


Comment vois-tu ta place dans cette scène trinidadienne actuelle ?

Wahoo, c’est une bonne question !! (rires) Je pense que j’ai une place à part, un peu unique. Je suis Trinidadien, mais je vis en Europe depuis des années. Je fais de la musique trinidadienne moderne en Europe. Je fais partie de la diaspora et nous ne sommes pas nombreux à être signés sur des labels hors Trinidad. Il y a beaucoup de musiciens locaux, signés sur des labels locaux, mais finalement assez peu à s’exporter.

Au début, les gens à Trinidad ne comprenaient pas trop ce que je faisais, mais c’est en train de changer… J’espère vraiment qu’avec cet album on va créer un pont entre Trinidad et ce que je fais en Europe.


Aimerais-tu tourner à Trinidad et dans les Caraïbes ?

Mais oui, on doit le faire absolument !! Tu ne peux pas enregistrer un album à Trinidad avec plein d’artistes locaux et ne pas jouer sur ton ile. Comme ça, cette musique trouvera vraiment sa place, sa propre maison. Il faut boucler la boucle.

C’est sûr que ça serait génial de jouer à Trindad, mais aussi à Sainte Lucie, à la Barbade, en Guadeloupe, en Martinique… Il faut que cette musique circule au-delà de mes concerts, qu’elle crée des connexions entre les iles, les gens. C’est spirituellement essentiel !!

Écoutez People of the Sun d’Anthony Joseph sur toutes les plateformes.

Pour les Parisiens, il fera la release party de l’album au Café de la Danse le 4 octobre. Gagnez vos places en envoyant votre nom avec ‘Anthony Joseph’ en objet à [email protected]


Lire ensuite : Rencontre avec Edmony Krater, le génie du gwo ka

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